CAHIER DES CHARGES
L’ECOQUARTIER DE L’HERITIERE A VENTABREN
ASSOCIATION VENTABREN DEMAIN
7 septembre 2011
SOMMAIRE
1 – Un nouveau quartier à Ventabren
- Poursuivre le développement de notre village, mais différemment et durablement en tirant les leçons du passé : mieux utiliser l’espace communal, satisfaire des besoins d’habitat pour tous et de nouveaux services publics et commerciaux.
- Créer un centre de vie qui fait défaut.
- Répondre aux attentes : favoriser les échanges et le vivre ensemble.
2 – Un éco-quartier
Pour contribuer à la sauvegarde des ressources pour les générations futures.
Sécurité, santé, économie d’énergie, agrément du cadre de vie, non dépendance à l’automobile, mobilité pour tous.
Parce que l’éco-développement doit à présent impulser toutes les politiques publiques surtout dans une commune rurale comme Ventabren qui présente un milieu naturel et un cadre de vie exceptionnel à valoriser.
Car ce projet pour Ventabren peut devenir un exemple dans notre département.
3 – Notre proposition : Plusieurs axes forts
3.1 Une offre résidentielle de logements diversifiés, de qualité et attractive
rendant possible la mixité sociale et générationnelle.
3.2 Une offre complète de services publics, de commerces et d’activités.
3.3 L’organisation de déplacements pacifiés à l’intérieur du quartier, aisés vers
le reste du village et vers le territoire de la Communauté du Pays d’Aix.
Ceci dans le respect de l’environnement et de la qualité paysagère de la commune mais surtout du site par la mise en place d’un véritable cahier des charges architectural et environnemental pour l’ensemble du projet.
Enfin un aménagement vraiment concerté, avec des innovations en matière de
participation des habitants. Un aménagement débattu, connu et partagé.
4 – Le financement et la maîtrise de l’opération
Le financement sera maîtrisé principalement par l’opération et par la contribution des promoteurs au projet sous la forme de participation par mètre carré construit.
Son financement sera variable dans sa durée et sa forme selon les densités retenues et les équipements à réaliser issus de la concertation avec les administrés.
Toutes les sources externes de financement seront recherchées notamment la mise en place de contrat de développement avec les collectivités territoriales partenaires (Conseil Général et Conseil Régional) et la CPA qui seront sollicitées chacune dans leurs champs de compétences.
Le projet pourra comporter plusieurs phases dans le temps afin de s’adapter aux besoins nouveaux et aux capacités de financement.
5 – Le pilotage
Le projet ne sera pas piloté par un promoteur mais par une commission pluridisciplinaire mixte qui pourra demander l’aide des collectivités territoriales en cas de besoin.
Note liminaire
Ce cahier des charges présente les concepts que notre Association aimerait voir adopter pour la conception de l’Ecoquartier de l’Héritière.
Tous ne sont pas à retenir, ne serait-ce que pour des raisons financières. Certains pourront voir leur réalisation s’étaler dans le temps. D’autres pourront être abandonnés. Donc un choix harmonieux et réaliste est à faire. Ce choix doit être fait en tenant compte des interventions et participations financières souhaitables de la part des collectivités territoriales.
Nous avons de l’ambition pour notre village qui le mérite bien et nous ne voulons pas d’un quartier quelconque, étriqué et replié sur lui-même, ne répondant pas aux attentes des habitants actuels qui, par contre, auront à en subir le coût financier.
Nous ne voulons pas, non plus, que notre village soit abîmé par une banale opération immobilière.
Nous souhaitons que ce quartier soit une référence dans la région en matière d’Ecoquartier.
Ce cahier des charges est ambitieux. Il n’est nullement utopique. Il est réaliste car le choix est à faire parmi les concepts innovants qui sont présentés. Cela s’appelle un concours d’architecte.
1 – Un nouveau quartier à Ventabren
Pour les habitants de Ventabren aujourd’hui :
Il manque à Ventabren un lieu de vie, de convivialité et de rencontre. Un lieu où tous les habitants, jeunes et moins jeunes, actifs et retraités, puissent se rencontrer et échanger.
Le centre Intermarché et son parking bitumé ne présentent que le seul côté utilitaire pour lequel ils ont été créés. Il n’y a aucune recherche architecturale. Le lieu n’est pas propice aux rencontres.
Le plateau est orienté sur les sports et il est principalement fréquenté par les jeunes.
Les installations tant extérieures qu’intérieures répondent bien à cette fonction. La fonction culturelle ne peut être exercée par les Salles Reine-Jeanne ou Sainte-Victoire qui sont beaucoup trop excentrées. De jour c’est déjà dissuasif et de nuit, encore davantage.
Le village historique mal desservi, en impasse et sans commerce ou aménagement attractif, sans école, ne constitue plus aujourd’hui la centralité de jadis. Il n’est devenu qu’un lieu de passage, de visite pour sa qualité architecturale, qui reste néanmoins notre fierté et constitue le cachet de notre commune.
Pour faire face à l’évidence de la poursuite de son développement démographique et aux besoins non satisfaits en matière de logement pour les plus modestes, Ventabren se trouve devant la possibilité de rompre avec les pratiques du passé dont on voit bien qu’elles ne sont pas parvenues à susciter des pratiques identitaires et à forger une cohésion dans notre village, de la même façon qu’elles ne sont pas parvenues à préserver, au niveau nécessaire, la qualité des espaces naturels et du cadre de vie.
Le projet de l’Héritière est l’occasion de remédier à toutes ces carences.
Ce nouveau noyau urbain doit être un succès.
Au delà d’un nouveau noyau urbain résidentiel il doit devenir un élément de centralité, de convivialité, dont les effets seraient très bénéfiques pour l’ensemble de la commune.
Il serait le centre de vie qui manque tant à Ventabren.
Pour répondre aux attentes de centralité urbaine fédératrice de toutes les fonctions, Il ne faut donc pas faire n’importe quoi ! Sinon ce centre sera également déserté et désert.
Il faut qu’il soit très attrayant et qu’il intéresse les habitants de Ventabren d’abord dans leur vie quotidienne !
Ce nouveau quartier ne doit pas être ignoré, déconnecté du reste de la commune sous peine de créer une sorte de ghetto fréquenté par ses seuls habitants.
Pour les habitants de Ventabren demain :
Par ailleurs il est désormais nécessaire d’ouvrir les portes de Ventabren à d’autres personnes.
Il faut ouvrir Ventabren au logement social qui fait actuellement défaut. Il ne doit pas cependant être obligatoirement concentré sur l’Héritière.
C’est depuis des années une obligation légale, mais c’est surtout une question de morale citoyenne et de justice sociale.
2 – Un Ecoquartier
C’est la manière de concevoir un quartier en ce début de XXIième siècle. Ce n’est pas une mode, c’est une réflexion globale et mondiale basée sur le Développement Durable et engagée depuis plus de trente ans et légiférée depuis plus de dix ans.
C’est un impératif pour nos enfants.
En bref, c’est satisfaire les besoins actuels des habitants de Ventabren sans mettre en péril l’avenir de ses futurs habitants. Ce concept essentiel couvre tous les domaines de la vie. Economie, Culture, Industrie, Urbanisme, Energie, Logement, Biodiversité, Citoyenneté… Quand on parle d’énergie, on parle de réduction des consommations en utilisant les techniques disponibles actuellement (orientation, isolation des habitations), on parle d’énergies renouvelables (photovoltaïque, énergie bois, éoliennes, géothermie…).
En fait rien de bien nouveau, mais un concept tenant compte des avancées technologiques actuelles.
Qu’est ce qu’un Ecoquartier ?
C’est un quartier où l’on s’efforce de réduire l’impact du bâti et de la vie des personnes sur la nature et où sont garantis aux personnes les meilleures conditions de sécurité ainsi que l’agrément de vie maximal.
D’où :
– Constructions type Bâtiment Basse Consommation ( BBC ) adaptées au climat méditerranéen ( climatisation, inertie thermique, matériaux à changement de phase ).
Voir Annexe 1, Le BBC en Provence.
– Promotion des modes actifs de déplacement (piétons, vélos) et usage de la voiture limité au strict nécessaire.
– Accès facile aux Transports en Commun ( TC ) afin d’inciter les habitants à les utiliser.
– Réduction de la consommation d’eau.
– Limitation de la production de déchets.
– Bonne communication et bonne intégration avec les autres quartiers.
Notre référence :
L’Ecoquartier de Bonne à Grenoble.
Nous avons visité cet écoquartier en septembre 2010 avec comme guide Mr Philippe de Longevialle, troisième adjoint au Maire de Grenoble, délégué à l’urbanisme, Président de la Commission « Politique de la Ville et Rénovation Urbaine ».
Cet écoquartier est remarquable sous bien des aspects et il a d’ailleurs reçu le premier prix des écoquartiers de France en 2009.
Les constructions BBC que nous avons vues à Grenoble ont pour objectif une dépense énergétique par m2 et par an de 50 kilowatts-heure pour le chauffage, niveau bien inférieur aux normes actuelles. Ce résultat est obtenu en combinant diverses techniques comme l’isolation par l’extérieur, des menuiseries très performantes, la ventilation double-flux, le système de chauffage au gaz naturel (chaudières à cogénération qui produisent simultanément de la chaleur et de l’électricité), l’utilisation du solaire thermique et du photovoltaïque.
L’organisation des déplacements a pour objectif de limiter le nombre de voitures et de privilégier les modes actifs et les transports collectifs. Des parkings souterrains ont été prévus. Deux lignes de bus et un tramway circulent aux alentours du quartier. Le vélo est très bien adapté, le quartier étant très plat. Tout est prévu pour l’accessibilité aux Personnes à Mobilité Réduite.
La vie quotidienne des habitants de Bonne est très agréable. Cela tient d’une part à la diversité des fonctions assurées par l’écoquartier (logement, bureaux, groupe scolaire, centre commercial, cinéma d’art et d’essai, hôtel ****, piscine et parc urbain) et d’autre part à la qualité architecturale de l’ensemble, résultat du travail de plusieurs architectes soumis au même cahier des charges.
Sur bien des points il est très en avance sur les autres réalisations.
Et il existe et il vit ! Et d’autres écoquartiers sont à venir à Grenoble.
Voir article dans la Prairie Bleue n°7.
3 – Notre proposition : Plusieurs axes forts.
L’Ecoquartier de l’Héritière à Ventabren :
Ce projet est conçu dans sa globalité et à terminaison. Il permet d’associer les visions à court terme, moyen terme et long terme de notre développement de façon cohérente avec l’ensemble de notre commune, tout le contraire de ce qui est en projet aujourd’hui.
En une phrase, ce projet est ambitieux, durable et se conçoit avec les habitants comme un élément qui fait partie d’un tout et non comme un îlot isolé du reste de la commune .
Certains équipements proposés pourront voir leur concept simplifié et/ou leur réalisation différée. Ne serait-ce que pour des raisons financières et d’étalement des dépenses. D’autres équipements pourront tout simplement ne pas être retenus.
Cependant il est indispensable d’avoir une vision d’ensemble.
Il est souhaitable de profiter de la conception de ce nouveau quartier pour définir une cohérence géographique et fonctionnelle entre les différents services municipaux.
Nous souhaitons un éco-quartier modèle, se caractérisant par un bâti de qualité et innovant tant pour l’habitat, les commerces que pour les équipements publics, par une offre de commerces, de services et d’activités très complète et attractive, par la mixité sociale et générationnelle, par une organisation des déplacements limitant au maximum l’usage de la voiture et par une communication symbiotique entre l’Héritière et les autres quartiers de Ventabren,
3.1 Offre résidentielle diversifiée, de qualité, attractive et rendant possible la
mixité sociale et générationnelle
Ce quartier doit comporter des logements sociaux et des petits logements intermédiaires, catégories presque inexistantes à Ventabren actuellement, en collectif ou en individuel groupé (maisons sous forme de rue de village et/ou hameaux), ceci pour assurer la mixité sociale. Le nombre de logements ainsi que leur répartition immobilière et sociale sont identiques à ceux du projet municipal.
Des équipements publics et sociaux :
– Un Groupe scolaire complet de 5 classes pour commencer, 2 classes de Maternelle et 3 classes d’Elémentaire, afin de rapprocher au maximum le service scolaire de ses usagers.
– Une crèche (couplée au groupe scolaire).
– Une agence postale.
– Un plateau technique médical regroupant les composantes médicales et paramédicales ( avec un laboratoire d’analyses ? ) afin de proposer un meilleur accueil et un meilleur suivi des patients, si le besoin existe et en concertation avec les médecins.
– Un Foyer-logement ou une Résidence-logement et non une Maison de
Retraite ( en trop grand nombre dans notre région ), à proximité de l’esplanade paysagée qui sera le cœur de l’écoquartier et à proximité de l’école pour la mixité générationnelle. On peut impliquer les retraités dans les activités de l’école, par exemple dans le cadre du projet « Lire et faire lire » initié par l’écrivain Alexandre Jardin.
Ce foyer-logement permet aux seniors autonomes qui ne souhaitent plus ou ne peuvent plus vivre chez eux pour des raisons diverses (solitude ou petit handicap) de vivre dans des studios ou deux pièces avec leurs propres meubles, en bénéficiant de services collectifs: repas, ménage, activités …Ces structures existent déjà gérées soit par le Conseil Général soit par les CCAS, quelquefois aussi par des associations à but non lucratif. Elle permettent un hébergement beaucoup moins coûteux que celui proposé par les résidences seniors privées pour des prestations souvent équivalentes et sont un bon intermédiaire entre la vie au domicile et la maison de retraite médicalisée. Les prestations type repas peuvent aussi être proposées aux non résidents qui le souhaitent. De même, les activités proposées au sein de la commune restent accessibles aux résidents, qui restent tout à fait libres de leurs mouvements.
(Référence: résidence le Paradou ou le Sans Soucis à Aix en Provence, résidence du Parc à Gréasque)
Ou une solution innovante de mixité générationnelle au sein d’immeubles
ou d’îlots d’immeubles conçus dans cette optique.
Depuis quelques années, de nouvelles solutions d’hébergement ont fait leur apparition pour répondre avec plus de diversité aux besoins des personnes âgées, dont les modes de vie et les souhaits ont changé et proposer ainsi une rupture avec la dualité traditionnelle domicile/maison de retraite.
Ainsi des expériences innovantes de cohabitation entre personnes âgées ont émergé. Elles consistent à réunir des « cohabitants » pour vivre ensemble dans un lieu regroupant des espaces privatifs et des espaces collectifs, dans un esprit d’entraide et de solidarité active. Ce mode d’habitat permet aux personnes âgées de rester intégrées dans la vie de la cité, de partager et de se sentir utiles.
(Référence : Maison des Babayagas à Montreuil en Île de France, Association Lo Paratge à Saint Julien de Lampon dans le Périgord)
3.2 Offre de commerces, de services et d’activités très complète
Le centre de la nouvelle vie de Ventabren : « La place du village ».
C’est le cœur du problème et de sa réussite dépend, en grande partie, la réussite de l’Héritière.
- Une esplanade permettant d’accueillir le marché de Ventabren, lieu de rencontre par excellence, et permettant aux habitants de Ventabren de se retrouver, de se promener, de prendre un pot… (Ce lieu doit être vaste, accessible à tous et conçu par un architecte paysagiste).
- Un espace réservé pour des terrains de boules dont plusieurs couverts.
- Un espace pour les enfants afin qu’ils puissent, eux aussi, se retrouver et jouer tous ensemble afin d’apprendre à se connaître et qu’il n’y ait pas de discriminations entre les enfants de l’Héritière et ceux des autres quartiers de Ventabren.
- Un Centre Commercial comme par exemple celui de l’Ecoquartier de Bonne :
Le centre de forme allongée pourrait être organisé le long de la rue centrale du quartier, qui est piétonne et permettrait uniquement les livraisons motorisées pour les commerces. Il s’ouvre sur l’esplanade, lieu de vie. Il pourrait en être séparé par un Fil d’Eau ou Rigole ( le Petit Canal ) longiligne qui le borderait et qui apporterait de la fraîcheur. Ce Centre est rafraîchi par la nappe phréatique (géothermie).
(Référence : le concept des Allées Provençales à Aix-en-Provence).
Il comprendrait :
- Des commerces : boulangerie, boucherie, épicerie, fruits et légumes, traiteur, pressing, etc…
- Une agence bancaire.
- Des restaurants et cafés avec terrasses donnant sur l’esplanade.
- Un hôtel de qualité (** ou ***). Ce qui ferait connaître Ventabren et serait un plus commercial. La zone de l’Arbois n’est pas loin et le charme de Ventabren pourrait attirer une clientèle d’affaires et la fidéliser.
- Un Centre Educatif et Culturel : CEC.
L’aspect culture retiendra les Ventabrennais à Ventabren !
Cette opération pourrait être réalisée dans le cadre communautaire et
à l’occasion de la manifestation exceptionnelle Marseille-Provence
2013, Capitale Européenne de la Culture ; la Communauté du Pays
d’Aix participant à cet événement.
Ce centre pourrait comprendre :
+ une salle de cinéma et de spectacles équipée
des dernières technologies (numérique, 3D, .. ),
(salle polyvalente pouvant servir à l’école dans la journée et
comme salle de spectacle le soir),
+ une médiathèque,
+ des salles de réunions,
+ des salles disponibles pour les différentes Associations et pour
leurs différents Ateliers,
tous regroupés dans un même lieu ainsi que
+ des moyens communs de secrétariat, d’informatique et de
publication.
Il sera prolongé à l’extérieur par un parvis, lieu de
rencontres et de manifestations de plein air aux beaux
jours ( cinéma, danse,… )
L’objectif est d’apporter une synergie entre les équipements éducatifs sociaux et de loisirs et d’offrir ainsi une dynamique nouvelle à notre village.
(Référence : CEC d’Yerres dans l’Essonne, 2011).
- Les Carrés d’Eau : espace sportif et aquatique.
Cet espace pourrait comprendre :
+ un Carré sportif ( salle de sports ), le « Pavillon Bleu ».
+ un Carré plein air ( bassin récréatif avec couloirs de
nage et pataugeoire, des terrasses et plages verdure, des
terrains multisports ). Ou un Miroir d’Eau (espace de fraîcheur).
(Référence : carréd’eau de Bourg en Bresse dans l’Ain, 2008, qui
comprend en plus un Carré ludique et un Carré bien-être avec
espace balnéo, hamman et sauna ; Miroir d’Eau, Place de la Bourse
à Bordeaux, du fontainier Jean-Max Llorca).
3.3 Organisation des déplacements à l’intérieur de l’Héritière ainsi qu’avec les
autres quartiers de Ventabren et le territoire de la Communauté du Pays
d’Aix ( traitement et sécurité RD10 et RD19 )
Afin de tenir compte des expériences probantes faites en la matière, le quartier doit être exploité sous le régime d’une « zone 30 » tel que définie par le code de la route.
Au sein de cette zone, des zones de rencontre ou des aires piétonnes peuvent être prévues en complément pour répondre au mieux aux besoins de vie, d’activité et de sécurité.
Ce concept général d’exploitation sous entend un certain nombre de principes :
– Impossibilité des circulations motorisées de transit
– Offre périphérique de stationnement pour l’accessibilité motorisée
– Adoption de normes d’aménagement adaptées
Il est à noter que dans ces conditions les aménagements cyclables tels que piste ou bande sont inutiles. De même, dans les zones de rencontre ou les aires piétonnes les trottoirs ne sont plus nécessaires.
Ainsi donc, dans le cas de l’Héritière :
– Suppression de la zone inconstructible Loi Barnier pour diminuer l’effet « ilot » et créer des voies pénétrantes d’accès et supprimer l’effet de coupure avec le reste du village.
– Des parkings de périphérie aux entrées du quartier. L’un au Nord, l’autre au Sud. Chacun communique avec une portion de la RD64 au Nord et au Sud. Le reste de la RD64, la portion centrale, est une voie piétonne afin de rendre tout trafic de transit motorisé impossible. Le parking Sud peut être situé sur une partie de l’emplacement prévu pour le bassin de rétention avec possibilité d’un bassin de rétention partiellement souterrain, ce qui permettrait d’augmenter encore la surface du parking ( solution adoptée pour la salle multi-media, Espace NoVa, de Velaux ).
– Des voies d’accès pour chaque hameau ( 4 ou 5 ), qui regroupe les logements, soit par la RD10, soit par la RD19, suivant la localisation du hameau, et parking (souterrain pour les immeubles).
– Pas de grande voie traversant le quartier.
– Des cheminements à pied prévus de toutes les habitations vers l’école et vers la place du village.
– Des circulations internes à l’Héritière étudiées pour les personnes à mobilité réduite (hors zones de rencontre : trottoirs s’abaissant en pente douce pour traverser les rues, pas de marche aux entrées des immeubles et des commerces), comme cela a été fait à Bonne.
– Un accès aux activités sportives du Plateau ainsi qu’au village historique facilité par une navette de liaison.
Une autre solution très ambitieuse consisterait à dévier la RD10 et donc à l’effacer entre le carrefour de la Résence et celui d’Intermarché.
Inconvénient : coûteux, plus difficile à phaser, une ou deux expropriations à prévoir, accord du Conseil Général à obtenir.
Avantage : Connexion réelle entre les différents quartiers, suppression des nuisances de la RD10 constitution d’un front urbain plus dense et plus harmonieux,
Intégration d’Intermarché dans l’opération.
Cette organisation des déplacements pourrait permettre à ce quartier d’être un véritable centre de vie et de rencontre, ce qui manque cruellement à Ventabren.
En effet, c’est lorsqu’on se déplace à pied que l’on fait des rencontres et que le lien social se renforce.
Voir Annexe 2 : Quatre scénarios pour l’organisation des déplacements.
Comment assurer la sécurité lors de la traversée de la RD10 ?
Les solutions techniques existent pour concilier la « couture » du nouveau quartier avec le reste de la commune et notamment le « lot » Intermarché, et les impératifs de la circulation motorisée sur la RD10.
Cela passe par une modération, une maîtrise effective des vitesses sur ce tronçon de la RD10. Un tel objectif s’obtient par une combinaison cohérente de diverses caractéristiques d’aménagement.
3 ou 4 scénarios pourraient être élaborés à cet effet par des concepteurs parfaitement compétents.
Voir Annexe 3 : Un scénario et deux variantes pour l’aménagement de
la RD10, présentés à titre d’exemple.
Afin d’obtenir la meilleure efficacité pour un tel projet, il est bon que les habitants ainsi que les divers acteurs économiques ou animateurs soient impliqués dès sa conception. Quant aux nouveaux arrivants, ils pourraient être accompagnés et éduqués à l’éco-mobilité et signer une charte.
4 – Le financement et la maîtrise de l’opération:
Il serait souhaitable que la Commune ait la maîtrise foncière de la ZAC. Cela donnerait une plus grande liberté au Maître d’Ouvrage et éviterait de tomber dans une opération purement immobilière.
Différents équipements pourraient être financés par les collectivités territoriales ou par des mécènes :
– Résidence-logement ou autre solution innovante par le Conseil Général.
– Centre Educatif et Culturel par la CPA au titre des équipements communautaires et à l’occasion de Marseille – Provence 2013.
– Carrés d’Eau par le Conseil Régional ( 6ème Forum Mondial de l’Eau en 2012 ).
– Espace Jeux Enfants par la commune.
– Aménagement du Fil d’Eau par la SEM…
Il faut absolument que la Commune conserve la maîtrise complète de l’utilisation du locatif afin de ne pas se retrouver subordonné à des organismes publics éloignés de Ventabren.
Un soin particulier doit être apporté au Centre Commercial. En effet les commerces génèrent un volant financier très important grâce aux taxes locales. Encore faut-il qu’ils soient occupés. Et pour cela leur localisation doit être bien choisie, en particulier ils doivent être visibles des axes de communication (la RD10 dans notre cas).
5 – Le pilotage :
Cette opération doit être suivie et contrôlée par une commission pluridisciplinaire et mixte constituée d’élus de la majorité, de l’opposition et de représentants de la population.
L’annexe 4 propose un plan de masse illustrant un exemple, parmi beaucoup d’autres, d’application concrète des concepts définis dans ce cahier des charges. Tous les logements figurant sur le plan de masse du projet municipal ont été replacés un pour un.
L’architecture modulaire du Centre Educatif et Culturel et des Carrés d’Eau permet de construire le projet en plusieurs phases indépendantes. CEC : salle de spectacles, puis médiathèque puis espace associatif ou dans un ordre différent. Carrés d ‘Eau : espace sportif puis espace aquatique ou l’inverse.
Ces structures sont également à la disposition des enfants du Groupe scolaire et des seniors du Foyer-logement, la proximité de tous ces équipements favorisant leur accès.
Les déplacements tiennent compte des préconisations de l’annexe 2 (scénario type A2) et la sécurité RD10 de celles de l’annexe 3 (scénario A).
Documentation :
L’URBANISME DURABLE Concevoir un écoquartier
Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin
Editions du Moniteur ( Département Architecture )
Paris 2009
ECOQUARTIERS EN MILIEU RURAL ?
AMENAGER DURABLEMENT LES PETITES COMMUNES
Editions du CERTU
Lyon juillet 2011
Avec la participation très efficace de Gilbert LIEUTIER pour le chapitre 3.3
« Organisation des déplacements à l’intérieur de l’Héritière ainsi qu’avec les autres quartiers de Ventabren et le territoire de la Communauté du Pays d’Aix
(traitement et sécurité RD10 et RD19) » ainsi que pour les annexes afférentes 2 « Quatre scénarios pour l’organisation des déplacements » et 3
« Un scénario et deux variantes pour l’aménagement de la RD10.
Ce document a été relu par des architectes de Cabinets différents et leurs remarques ont été prises en compte.
Ce cahier des charges a été validé par l’Atelier Urbanisme ainsi que par le Conseil d’Administration de l‘Association VENTABREN DEMAIN.
Ventabren le 7 septembre 2011
Annexe 1
« BBC » en Provence
La raréfaction des sources d’énergie fossile, pétrole en particulier, et la nécessité d’adopter des modes de consommation s’harmonisant avec le développement de l’humanité – développement durable – ont conduit à concevoir un habitat économe en énergie tout en préservant son confort. De là sont nées les notions de « bâtiment basse consommation », « maison passive », « maison à énergie positive » définissant respectivement des habitations économes en énergie, à bilan énergétique strictement équilibré ou mieux, capables de dégager un bilan positif avec production finale d’énergie.
BBC définition :
Un bâtiment est dit « basse consommation » s’il ne consomme pas plus de 50 kwH par m2 de surface et par an pour le chauffage, la production d’eau chaude, la climatisation. Une correction « rigueur climatique » ramène cette valeur à 40 kwH/m2/an pour le pourtour de la Méditerranée, plus favorisé que le nord de la France.
Quels moyens pour atteindre la basse consommation ?
L’isolation poussée de l’habitation constitue un point essentiel de la démarche. Cette isolation doit concerner les murs, le toit, les ouvertures, mais aussi les fondations et doit faire la chasse aux ponts thermiques de la même manière que l’on colmate les fuites d’eau dans un réseau d’adduction. Pour cela, il est nécessaire de réaliser une isolation thermique extérieure c’est à dire placer l’isolant en périphérie contrairement à l’habitude qui consiste à doubler les murs par l’intérieur. Cette démarche déjà largement utilisée dans les pays d’Europe du nord n’est pas encore passée dans notre culture et les professionnels du bâtiment peinent à s’y rallier. Le contrôle de la ventilation s’associe naturellement à cette isolation. En effet, l’isolation poussée fait la chasse aux fuites d’air et comme il est nécessaire de ventiler l’habitation pour disposer d’un air sain et maîtriser l’humidité liée aux activités domestiques et à la respiration des occupants, une ventilation mécanique contrôlée est de rigueur. Afin de réaliser ce changement d’air sans perdre les calories de l’air vicié que l’on remplace, on utilise des ventilations dites double flux par lesquelles on réchauffe l’air entrant par l’air sortant. Le chauffage de l’habitation dans ces conditions ne représente plus qu’un appoint dans l’obtention du confort. Ce chauffage peut s’aider de moyens passifs en utilisant la chaleur de la terre grâce au puits provençal (ou canadien).
Les particularités liées au climat provençal :
Si sous les latitudes plus nordiques le problème est essentiellement celui de récupérer ou produire de la chaleur, il est évident que le confort dans notre région oblige une grande partie de l’année à se protéger aussi de la chaleur. Parallèlement, l’ensoleillement représente une source de chaleur bien plus significative. Ces éléments ont des conséquences très concrètes. Sur l’isolation: les baies vitrées constituent une source de déperdition importante d’énergie et des vitrages triples à base de verre à faible émissivité permettant de « piéger » le rayonnement solaire ont été développés. En climat méditerranéen l’investissement que représente ces matériaux doit être mis en balance avec les économies attendues par rapport au double vitrage classique. Les façades orientées au sud, grâce à l’ensoleillement de la région, accumulent de l’énergie par rayonnement et cet apport solaire passif est davantage à prendre en compte pour la conception de ces façades.
Mais le plus important point de construction lié à notre climat concerne l’inertie thermique. Pour lutter contre le froid, le chauffage d’un volume bien isolé sera rapide et aisé. La construction BBC fait traditionnellement appel à l’ossature bois. Pour lutter contre la chaleur, sauf à utiliser une climatisation active qui augmenterait la consommation d’énergie de façon prohibitive, la solution consiste à donner à l’habitation une grande inertie thermique avec l’emploi important de matériaux lents à se réchauffer, comme la pierre par exemple. L’isolation thermique extérieure qui place l’ossature des murs à l’intérieur concourt à ce dispositif. Afin de profiter de la température plus stable de la terre qui se réchauffe moins vite que l’atmosphère, les fondations bâties sur un hérisson de pierre sont à privilégier par rapport aux classiques vides sanitaires.
Le puits provençal qui récupère les calories de la terre en hiver rafraîchit l’air surchauffé en été est utilisé dans les deux sens.
Figure représentant le fonctionnement d’un puits provençal :
A gauche, en été, l’air nécessaire à la ventilation, chaud, est refroidi par son passage souterrain.
A droite, en hiver, au contraire cet air, froid, est réchauffé par la terre qui se refroidit moins vite que l’air.
Les moyens de chauffage à employer doivent permettre de produire des apports rapides et assez puissants pour faire face à des froids vifs mais de durée limitée et permettre aux apports solaires du jour de jouer leur rôle; c’est pour cela que les techniques de plancher chauffant à forte inertie sont peu adaptées. Le poêle à bois bénéficie aujourd’hui d’améliorations techniques pour le rendement, le confort, la praticabilité qui en font un bon choix, qu’il s’agisse de combustible classique (bûches) ou de granulés encore appelés pellets. Le chauffage électrique reste en raison de la douceur du climat un choix possible pour des périodes courtes et des zones de l’habitation bien définies en raison de sa facilité d’utilisation ( chambres de nuit avec programmation de marche au coucher et au réveil).
Le captage de l’énergie solaire :
L’ensoleillement exceptionnel de la Provence rend l’utilisation des capteurs solaires très rentable. Si la production d’énergie photovoltaïque reste discutable en raison du bilan économique réel, hors incitations fiscales, la production d’eau chaude est très rentable. Une installation « eau chaude solaire » est simple, bien maîtrisée, et son emploi est presque automatique dans une construction BBC.
Les matériaux du futur :
Les recherches ont permis de mettre sur le marché des revêtements muraux capables « d’absorber » la chaleur et de la restituer lorsque tombe la fraîcheur du soir (Energain – Dupont de Nemours). Il est notoirement connu qu’en chauffant la paraffine (qui constitue les bougies) elle se liquéfie. Ce que l’on sait moins, c’est que lorsqu’elle va se solidifier en refroidissant, elle « emmagasine » presque la même quantité de chaleur qu’il a fallu pour la faire fondre. Cette propriété a été mise en oeuvre pour fabriquer des revêtement muraux contenant des microbilles de paraffine encapsulées dans des corps inertes qui limitent les variations thermiques de l’habitat en limitant la montée en température quand il fait chaud à l’extérieur et la baisse lorsqu’il fait froid.
En optant pour une architecture adaptée au climat, et en utilisant de façon judicieuse les matériaux, il est possible de construire des habitations confortables, dans lesquelles la consommation d’énergie nécessaire au chauffage et à la climatisation est très, très, réduite.
Annexe 2
Quatre scénarios pour l’organisation des déplacements
Nota : les scénarios ont été élaborés sur la base du plan de voirie et d’aménagements fourni – il ne s’agit que d’un exercice à but didactique
Scénario A1
Globalement le quartier constitue une « zone 30 »
L’accès est aménagé avec 3 « portes » (cf. schéma explicatif)
Des zones de rencontre sont établies dans les secteurs résidentiels d’extrémité (20km/h maxi ; priorité piétons, pas d’aménagement de trottoirs, stationnement clairement délimité)
Une aire piétonne centrale favorise la vie du noyau du quartier et bloque toute possibilité de transit (les motos devront être contrôlées)
Des poches de stationnement peuvent être exploitées à la périphérie de la zone
Le long des voies en zone 30 le stationnement peut être organisé ; il faut néanmoins laisser des cheminements pour les piétons de largeurs suffisantes (1,40m mini) ; dans certains cas l’organisation du stationnement peut constituer un moyen de maîtrise des vitesses (chicanes, écluses)
Dans ce scénario la partie nord de la RD servirait essentiellement à la desserte du foyer-logement. Elle pourrait ultérieurement desservir des extensions de la ZAC.
La circulation des cyclistes ne nécessite aucun aménagement spécifique
Les équipements publics, services et commerces devraient être établis le long des voies piétonnes et autour de la place.
Scénario A2
Globalement le quartier constitue une « zone 30 »
L’aire piétonne centrale est plus vaste ; de ce fait l’accès à la partie ouest est imaginé depuis le chemin communal
L’accès est aménagé avec 4 « portes »
Des zones de rencontre sont établies dans les secteurs résidentiels d’extrémité (20km/h maxi ; priorité piétons, pas d’aménagement de trottoirs, stationnement clairement délimité)
L’aire piétonne centrale (étendue) favorise la vie du noyau du quartier et bloque toute possibilité de transit (les motos devront être contrôlées)
Des poches de stationnement peuvent être exploitées à la périphérie de la zone
Le long des voies en zone 30 le stationnement peut être organisé ; il faut néanmoins laisser des cheminements pour les piétons de largeurs suffisantes (1,40m mini) ; dans certains cas l’organisation du stationnement peut constituer un moyen de maîtrise des vitesses (chicanes, écluses)
Dans ce scénario la partie nord de la RD servirait essentiellement à la desserte du foyer-logement. Elle pourrait ultérieurement desservir des extensions de la ZAC.
La circulation des cyclistes ne nécessite aucun aménagement spécifique
Les équipements publics, services et commerces devraient être établis le long des voies piétonnes et autour de la place.
Scénario B1
Globalement le quartier constitue une « zone de rencontre »
C’est donc une zone étendue où les piétons sont prioritaires (trottoirs possible mais non obligatoires), vitesse des véhicules limitée à 2O km/h, stationnement organisé avec un grand souci de non dégradation de l’espace public
L’aire piétonne est réduite à une portion de rue bloquant ainsi la continuité de l’ex-RD. Le transit est possible mais très fortement dissuadé
L’accès est aménagé avec 4 « portes »
L’aire piétonne centrale (étendue) favorise la vie du noyau du quartier et bloque toute possibilité de transit (les motos devront être contrôlées)
Des poches de stationnement peuvent être exploitées à la périphérie de la zone
Dans ce scénario la partie nord de la RD servirait essentiellement à la desserte du foyer-logement. Elle pourrait ultérieurement desservir des extensions de la ZAC.
La circulation des cyclistes ne nécessite aucun aménagement spécifique
Les équipements publics, services et commerces devraient être établis le long des voies piétonnes et autour de la place.
Scénario B2
Globalement le quartier constitue une « zone de rencontre »
C’est donc une zone étendue où les piétons sont prioritaires (trottoirs possible mais non obligatoires), vitesse des véhicules limitée à 2O km/h, stationnement organisé avec un grand souci de non dégradation de l’espace public
L’accès est aménagé avec 4 « portes »
L’aire piétonne centrale (étendue) favorise la vie du noyau du quartier et bloque toute possibilité de transit (les motos devront être contrôlées)
Des poches de stationnement peuvent être exploitées à la périphérie de la zone
Dans ce scénario la partie nord de la RD servirait essentiellement à la desserte du foyer-logement. Elle pourrait ultérieurement desservir des extensions de la ZAC.
La circulation des cyclistes ne nécessite aucun aménagement spécifique
Les équipements publics, services et commerces devraient être établis le long des voies piétonnes et autour de la place.
Principes d’aménagement d’une « porte »
La création d’une « porte » a pour objectif de signifier clairement aux conducteurs de véhicules motorisés qu’ils changent de milieu et qu’ils doivent en conséquence adapter leur comportement, de celui d’une « route » à celui d’une « rue ». La première conséquence est d’abord l’adoption d’une vitesse adaptée.
Après franchissement de la porte, l’aménagement de la rue va « aider » l’automobiliste a pratiquer une vitesse inférieure à 30 ou à 20 km/h « sans difficulté ».
scénario A1
scénario A2
scénario B1
scénario B2
Annexe A4